Ethiopie : Dans la fournaise du Danakil #1

Je n’avais jamais entendu parler du désert du Danakil et spécialement du volcan Dallol avant Janvier 2006. C’est la lecture d’un article dans un magazine de voyage qui m’a fait découvrir cet endroit fabuleux. Ce fut un véritable « choc visuel » et depuis cette découverte, je me suis dit que j’irais un jour là-bas. Le désert du Danakil est réputé pour être l’endroit le plus chaud sur Terre ainsi qu’une des zones les plus arides et stériles de la planète. Toute cette région se trouve à près de -100 m sous le niveau de la mer et le volcanisme y est très actif. Ajoutez à cela une certaine instabilité et des problèmes sécuritaires et vous comprendrez pourquoi cette destination est encore très confidentielle.

Fin 2008, je décollais pour Addis-Abeba, bien décidé à traverser ce désert inhospitalier pour découvrir les volcans Erta Ale et Dallol ainsi que le peuple Afar.

Road trip de la capitale Addis-Abeba à Afdera

Ce 23 novembre est un jour spéciale pour l’Ethiopie. C’est à cette date qu’à lieu cette année la Great Ethiopian Run. C’est la course la plus importante d’Afrique, les plus grands coureurs du pays y participent. A l’origine, en 2001, la course fut conçue comme une plateforme visant à populariser des campagnes de prévention, principalement contre le SIDA, et à promouvoir l’image de l’Ethiopie. On profite également de cette étape dans la capitale éthiopienne pour y visiter le musée national où est exposé notre ancêtre Lucy datant de 3.2 mio d’années.

Le lendemain, nous quittons le climat tempéré d’Addis-Abeba (en effet, la ville est située entre 2300 et 2600 mètres d’altitude) pour nous rendre à Awash, 950 mètres d’altitude et 223 km plus loin. La ville est située dans la région Afar et il y fait déjà beaucoup plus chaud. La prochaine étape nous emmène à Semera (7 ou 8 heures de route), le centre administratif de la région Afar où nous recevons les autorisations nécessaires pour l’expédition dans le désert du Danakil. Nous logeons à Logia dans une chambre surchauffée avec la porte ouverte sur la cour. D’autres gens préfèrent dormir à l’air libre.

Au matin, la grande aventure commence ! Nous quittons Logia pour entrer dans le désert du Danakil. Ce genre d’expédition nécessite le plus grand sérieux et le recours à une agence de voyage locale ainsi qu’une logistique assez conséquente : Deux voitures 4×4 avec chauffeurs, un cuisinier, un guide local Afar et 2 policiers armés… sans oublier une réserve d’eau conséquente et du carburant.

La route asphaltée laisse rapidement sa place à une piste de caillasse. La végétation, déjà fortement limité à Semera, se fait également très rare. C’est un monde minéral que nous traversons. Parfois, nous traversons d’énormes champs de lave solidifiés.

Découvrir les salines d’Afdera

Après 6h de route, nous arrivons à Afdera, un village écrasé par la chaleur (-100m sous le niveau de la mer). On y trouve également le lac Afdera. Le lac a une forte salinité d’origine marine qui est exploité par des salines depuis des siècles. Des dizaines de camions remplis de sel quittent chaque jour ce village sorti de nulle part. On s’y repose le reste de l’après-midi avant d’installer le campement pour la nuit.

Au réveil, on peut constater que le campement a été installé à côté des installations d’extraction du sel où les hommes sont déjà au travail. L’étape du jour nous emmènera à Dodom, le village le plus près du volcan Erta Ale, un des seuls volcans au monde avec un lac de lave permanent.

Dès que nous quittons Afdera, la rocaille laisse sa place au sable. Vers midi, nous arrivons à Dodom au plus fort de la fournaise. Il y a de petits baraquements où l’on peut manger, se reposer et boire du thé avec des villageois, dont le chef du village.

A suivre ⇒ Dans la fournaise du Danakil #2

Voyage effectué en novembre 2008