Ethiopie : Dans la fournaise du Danakil #2
Première étape du voyage : Dans la fournaise du Danakil #1
Nous quittons Dodom pour afronter les derniers kilomètres jusqu’au pied du volcan Erta Ale. Ce sont les plus difficiles, le véhicule ne dépasse pas les 15 km/h. Nous traversons des champs de laves impressionnants en étant ballotté dans tous les sens comme des pantins. Tout n’est que lave solidifiée autour de nous… Enfin, après 2 heures de piste dantesque, nous arrivons au pied du volcan.
Gravir le volcan Erta Ale
Nous sommes encore relativement loin du sommet mais la suite doit se faire à pied. Nous quittons le camp à 18h30, la nuit étant déjà presque complète. La montée n’est pas difficile, la pente est faible, le sommet ne culminant qu’à 613 mètres d’altitude. Nous l’atteignons vers minuit, en ayant fait de nombreuses pauses.
Arrivé au sommet, je suis totalement déçu, nous n’apercevons qu’un nuage de fumée orangé au loin. Les guides ne veulent pas me laisser aller plus loin car il y a une descente un peu scabreuse de nuit pour atteindre la caldeira. Je dois vraiment insister et presque signer de mon sang afin de prendre toutes responsabilités, pour qu’un guide daigne enfin se relever pour me montrer le chemin jusqu’au cratère en activité.
Woouuuaaahhoouu ! Qu’est-ce que ça en valait la peine ! Le spectacle de ce lac en fusion qui change constamment est magnifique ! C’est véritablement l’enfer qui se déchaîne à mes pieds. Il est 2h15… et je suis complètement seul pour profiter de cette merveille, le guide étant allé dormir.
Après avoir profité quelques heures de ce spectacle unique et rare, il est temps de rejoindre vers 4h du matin le reste de l’équipe qui est resté au « campement » où ils ont passé la nuit. Nous entamons la descente à 4h30 car il vaut mieux marcher lorsque le soleil n’est pas encore trop chaud. Nous rejoignons les voitures en 3h30.
S’enliser dans le désert
Après un petit-déjeuner réparateur ainsi qu’une mini-sieste, nous reprenons la route pour Dodom puis pour Ahmed Ela. Cette portion du désert est beaucoup plus sableuse et le premier ensablement depuis le début du voyage ne tarde pas. Heureusement, le deuxième véhicule peut nous venir en aide.
A environ 20km de notre destination, nous traversons un endroit traître où les deux voitures s’enlisent, l’une après l’autre. Après plus d’1h30 de lutte contre le sable, il faut se résigner à passer la nuit ici. On ressent de l’inquiétude chez les guides car nous sommes proches de la frontière érythréenne. Il y a quelques années, des touristes s’étaient fait enlever dans cette zone. Ils nous demandent d’allumer le moins possible nos lampes de poche… 😮
Une fois le camp monté et le repas partagé, un vent terrible se lève. il ne nous reste plus qu’à aller se réfugier sous la tente pour dormir et rêver de pouvoir prendre une douche…
Dormir à Ahmed Ela pour découvrir le lac Assale
Dès les premières lueurs du jour les hommes se remettent au travail pour désensabler les voitures, ce qu’ils arrivent à faire rapidement. Après une quinzaine de kilomètres dans le sable et des lits de rivières asséchées, nous atteignons le petit village d’Ahmed Ela, celui où nous aurions dû passer la nuit.
On en profite pour se laver dans une petite case prévue à cet effet avec un seau. C’est fou ce que ça passe bien après 3 jours de poussière, sable, chaleur, marche, etc… Une limonade bien fraîche procure aussi un grand plaisir après quelques jours où l’on ne buvait que de l’eau minérale chauffée par le soleil…
On se repose à l’ombre aux heures les plus chaudes avant de partir pour le lac Assale (ou lac Karoum) tout proche. Celui-ci est situé à -115 mètres sous le niveau de la mer et il y fait très très chaud.
C’est dans cet enfer que travaillent les Afars, un peuple rude et fier. Ce peuple a pour seul ressource le sel du lac que les hommes extraient manuellement avec des outils rudimentaires. Par des gestes pénibles, ils entaillent l’épaisse couche de sel qu’ils soulèvent ensuite avec des pieux. Ensuite, ils forment des blocs de 10 à 12 kg qu’ils chargent sur des dromadaires.
Chaque dromadaire transporte 100 à 120 kg de cet or blanc. Une longue caravane se met alors en route et après une marche de 6 jours à travers le désert et les montagnes, le sel sera vendu au marché de Mekele, situé à plus de 2000 m d’altitude dans la région du Tigré.
A suivre ⇒ Dans la fournaise du Danakil #3
Voyage effectué en novembre 2008
Où se trouve le volcan Erta Ale et le lac Assale ?
Le volcan Erta Ale et le lac Assale sont situés dans le désert du Danakil en région Afar en Éthiopie, tout près de l’Érythrée.
Vraiment de superbes clichés, c’est vraiment bluffant! Je n’arrive pas à trouver ma préférée, toutes ont un style extraordinaire! Et merci pour la découverte du lieu, c’est sur ma liste maintenant!
Hello Hervé,
merci, c’est sympa de savoir qu’on peut inspirer d’autres voyageurs et leur faire découvrir des endroits 🙂
Voilà, j’ai un nouveau rêve… Je veux partir en Ethiopie ! Tes photos y sont pour beaucoup : d’un point de vue technique, elle sont parfaitement maîtrisées, si bien que tout devient exceptionnel ! Je te félicite pour ce magnifique blog que je découvre tout juste, je passe un agréable moment! 🙂
Je te comprends ! Gros coup de cœur pour l’Éthiopie, un pays méconnu mais pourtant si intéressant !
Au fait, tu es arrivé comment sur mon site ?
En suivant des liens et d’autres de bloggers voyageurs 🙂
Revisiter l’Ethiopie, un bonheur. Les photos sont magnifiques. En trois ans (2006, 2007, 2008) je suis restée 7 mois en Ethiopie. Le Nord, le Sud, l’Est et l’Ouest… tout y est passé. C’est le pays que j’ai préféré et pour lequel j’ai un très fort attachement.
Merci Mireille et bienvenue sur ce site !
Wow, sept mois, tu dois en avoir vu du pays.