Ethiopie : Découverte des églises rupestres de Lalibela
C’est un double retour dans le passé que je te propose aujourd’hui. Premièrement, ce récit date de 2008 et deuxièmement, un voyage dans les églises éthiopiennes nous ramène en des temps bibliques, tant la ferveur des rites orthodoxes de l’église éthiopienne est vivante et ne semble pas avoir changée depuis des siècles.
Bref, le dernier récit de ce voyage en Ethiopie nous situait au bord du Lac Tana et de ses monastères, il est temps maintenant de se déplacer 300 kilomètres plus à l’est vers la célèbre Lalibela.
L’étape est longue, près de 8h, mais moins pénible que prévue en raison des paysages variés et de la vie quotidienne à observer le long de la route en construction. On avale des tonnes de poussières mais ça vaut le coup.
Cérémonie dans l’église troglodyte de Nakuto Lab
Quatre kilomètres avant d’arriver à destination, notre chauffeur nous informe qu’une cérémonie se déroule dans l’église troglodyte de Nakuto Lab et qu’il serait dommage de manquer cela. Construite dans une grotte par Nakuto Lab, le neveu de Lalibela, cette église est très vivante en période de fête et les pèlerins consomment avec ferveur les eaux bénites qui ruissellent sur les falaises et qui sont récupérées dans des vasques.
Les prêtres sont habillés en blanc et chantent avec un grand bâton de prières dans la main. A certains moments de l’office ils exécutent des danses rituelles rythmées à coup de keberos (tambours coniques à double tête utilisés dans la musique éthiopienne).
Dans une autre salle, des prêtres lisent à tour de rôle les textes sacrés ou font des offrandes… C’est tout simplement fascinant !
Les églises rupestres de Lalibela
Après cet intermède inattendu et très intéressant, nous voilà entré dans le vif du sujet.
Lalibela se situe au coeur de l’Éthiopie, dans une région montagneuse à 2630 m d’altitude. Ville sainte des chrétiens orthodoxes du pays, elle reste célèbre pour ses 11 églises rupestres médiévales creusées dans le rocher. Elles furent taillées sur l’ordre du roi Gebre Mesqel Lalibela qui voulait permettre aux chrétiens orthodoxes éthiopiens d’avoir sur leur terre leur propre Jérusalem, les pèlerinages vers la ville sainte étant de plus en plus difficile suite à l’expansion de l’islam.
Le site est classé au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1978.
Les églises sont divisées en trois groupes, le groupe nord (plan ici), le groupe sud (plan ici) et la dernière église se retrouve toute seule dans le troisième groupe (plan ici). Des tunnels, tranchées ainsi que des passages relient ces trois groupes d’églises. Un torrent sépare les deux groupes principaux qui se nomme « Le Jourdain » et une croix de pierre symbolise l’endroit où Jean-Baptiste baptisa le Christ. Le roi Lalibela n’a lésiné sur aucun détail pour construire une ville Sainte sur ses terres.
Le rouge rosé de la roche volcanique est omniprésent sur le site et le prodige architectural est tel que l’on arrive sans peine à imaginer que des anges ont vraiment aidé les hommes à extraire ces églises de la roche comme le veut la légende.
Le site est fréquenté par de nombreux pèlerins, prêtres, moines ou nonnes très pieux ce qui rend le site très vivant. Ici, nous foulons des siècles d’histoire sous nos pieds.
Dans une petite cavité près de l’église Bete Maryam, un groupe de prêtres chantent. Leurs voix s’élèvent au milieu des ces églises multi-centenaires… Magnifique ambiance.
Bete Giyorgis, la perle de Lalibela
Bete Giyorgis (église Saint-Georges) est l’église la plus célèbre et la plus impressionnante de toutes. Elle se situe un peu à l’écart des autres et l’on y accède par des tranchées et des tunnels. La légende raconte que Saint-Georges, le patron de l’Ethiopie, serait apparu au roi Lalibela et celui-ci lui aurait fait comprendre qu’il était étonné et un peu vexé qu’aucune église ne lui soit consacrée.
Le roi lui aurait alors promis de réparer cet oubli et de lui dédier le plus beau des sanctuaires.
Celle-ci s’élève d’une fosse de 22 sur 23 mètres et 12 mètres de profond. Elle est en forme de croix grecque et son toit affleure au niveau du sol.
À suivre ⇒ Le Mont Asheten et le marché de Bati
Voyage effectué en décembre 2008
Où se trouve Lalibela ?
Lalibela se trouve dans la région Amhara à 2630 mètres d’altitude à environ 500 kilomètres de la capitale
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