Indonésie : La mine de soufre du Kawah Ijen
La découverte du parc national de Bromo-Tengger-Semeru nous en avait mis plein les yeux mais il est déjà l’heure de reprendre la route en direction d’un autre volcan de Java, le surprenant Kawah Ijen, célèbre pour son lac acide au sein de son cratère et sa solfatare produisant de grandes quantités de minerai de soufre que des mineurs viennent ramasser à mains nues qu’ils portent ensuite sur leur épaules.
Depuis le parking, une montée abrupte d’environ trois kilomètres conduit à une petite maison où les mineurs pèsent leur charge. De cet endroit, le sentier continue et conduit au bord du cratère fumant. Nous sommes alors à plus de 2300 mètres d’altitude.
Ensuite, les visiteurs ne sont théoriquement pas autorisés à descendre dans le cratère mais un mineur m’y invite et je le suis bien volontiers. Le cratère est un endroit dangereux tout sauf accueillant.
Arrivé au bord du lac, j’observe les mineurs travailler dans des conditions indescriptibles. Les hommes travaillent avec des outils rudimentaires au coeur de la solfatare, la plupart ne portent pas de masque à gaz. Les vapeurs composées principalement de sulfure d’hydrogène et de dioxyde de soufre hautement concentrés peuvent brûler les yeux. De plus une exposition répétée peut provoquer une inflammation des voies respiratoires et des lésions pulmonaires.
Selon la direction du vent, l’air devient irrespirable mais le danger peut également venir du grand lac au PH de 0.2, ce qui en fait le lac le plus acide du monde. C’est n’y plus ni moins qu’un gros réservoir naturel de 38’000’000 millions de m3 d’acide chlorhydrique et sulfurique. Je te déconseille d’y tremper ne serait-ce qu’un orteil 🙂
Il arrive parfois qu’une énorme bulle de gaz se forme sans prévenir dans le lac et éclate à la surface asphyxiant les mineurs. Cela est déjà arrivé en 1976 (49 morts) ou 1989 (25 morts). De nos jours le Kawah Ijen est plus surveillé et en cas d’activité trop intense, le cratère est fermé à l’exploitation du soufre.
Lorsque le soufre sort des entrailles de la Terre il est liquide et de couleur orangé. Il est canalisé par des tuyaux rudimentaires ou de simples bidons afin d’être amené dans un endroit plus propice à son extraction. Lorsque le soufre refroidit, il devient jaune et se transforme en pierre. Les mineurs peuvent alors le casser avec des barres à mine et le disposer dans leurs paniers. Chaque homme porte entre 60 et 100 kg par trajet voir plus pour les plus costauds.
Il sort environ 12 tonnes de soufre par jour du volcan.
Une fois les paniers remplis selon la capacité des porteurs, ceux-ci se mettent en route pour remonter du cratère puis descendre jusqu’à la première maison où a lieu la première pesée, puis jusqu’au parking ou les mineurs recevront leur salaire en fonction du poids transporté. Au standard javanais, ces hommes sont plutôt bien payés, environ le double d’un employé de rizières.
Le soufre du Kawah Ijen est très pur et l’un des meilleures du monde. Il servira à fabriquer des engrais, des pneus, du papier, des allumettes ou encore de blanchir le sucre de canne. Une toute autre histoire…
Voyage effectué en juin 2013
Le tyran jaune…
Le jaune est symbole d’or et de richesse, mais il est des endroits où il résonne du cri de la mort…
Des entrailles de la terre, jaillit le bel élixir orange aux fumerolles gorgées de sulfure de soufre-ance qui corrode les poumons à chaque inspiration. Que valent les mains rongées de l’esclave qui cassent la pierre jaune à coup de barre à mine ? Que valent ses épaules entamées par le fardeau des paniers remontant les blocs du précieux minerai ?
Toute pesée mérite salaire, celui de la peur, celui de la misère.
Quand entendrons-nous retentir du fond du lac bleu acide le rire éclatant des esclaves libérés ?
Pour en apprendre un peu plus sur ces incroyables mineurs du Kawah Ijen, je t’invite chaudement à regarder cet excellent reportage de imineo Documentaires. Une sacrée leçon de vie !
Où se trouve le volcan Kawah Ijen ?
Le Kawah Ijen, volcan explosif actif, est situé dans l’extrême Est de l’île de Java, en face de l’île de Bali.
bonjour ! merci pour votre partage. Je n’ai jamais aimer les longues marches ou les randonnée et tout ce qui va avec mais avec le confinement j’ai changé d’avis et j’aspire plus a être connecté avec la nature et la culture du pays que je visite. Avant j’aurais réservez sur airbnb balti booking et je serais parti en voiture sans vraiment profiter du paysage et de la route mais mon fils m’a convertit à une manière plus saine de voyager et surtout d’explorer.Malheureusement à cause de la situation on a pas encore voyager cette année mais vous me donner vraiment l’envie de le faire dès que ce sera possible. Vivement la liberté pour en profiter.Merci à vous vraiment insiprant et très beau paysage.
Super reportage. Ma fille et son compagnon y sont allé hier.impressionant. merci pour vos explications d’une vie très laborieuse pour ces gens.
J’en reviens et j’ai été soufflé. Superbe site et incroyable travail des hommes. La montée et la redescente ont été durs (j’ai 85 ans …..)
Vos photos sont superbes. Merci pour ce beau reportage.
Vos photos sont extraordinaires !
J’ai vu ce volcan , mais avec les vapeurs de souffre il nous a été très difficile d ‘approcher du lieu d extraction.
J’ai eu envie de pleurer en voyant ces pauvres hommes chaussés de bottes en plastique et chargés comme des mulets transporter des poids énormes sur leurs frêles épaules….
Quand je les ai vu repartir vers cet »enfer » je n ai pu faire qu’une chose : me délester de tout l argent qu’il me restait de mon voyage…..leurs mains tendues et leur sourire reste la plus belle image de mon voyage…..
Je suis aujourd’hui »une mamie ‘ mais j’ai voyagé dans le monde entier et travaillé en Afrique équatoriale.
Merci à vous pour ces magnifiques photos.
Merci à vous
Bonjour , Que souhaitez vous faire pour aider ces gens qui portent le souffre au lieu d’admirer les photos magnifiques ?
Je suis d’accord avec cette dame .pour moi l’esclavage n’a pas disparu
Ces travailleurs devraient gagner au moins 10 euros par jour (je viens de regarder les routes de l’impossible) 3/08/2024
Les touristes versent ils une contribution pour prendre des photos, se serait normal
Ce travail est monstrueux et révoltant. Quelle aide est il possible d’apporter à ces esclaves du souffre. Je pense à des masques, à des chaussures et vêtements adaptées. A un système d’aide et adapté au transport. Aux soins médicaux, aux bourses d’études pour les enfants. Ce reportage est bouleversant. Est ce que des associations telles que SMF se sont mobilisées pour arriver à sauver ces populations esclaves de la production du souffre dans les volcans d’Indonesie…?
Un très bon document qui m a informé sur l’origine et l’extraction du soufre. Merci pour ces informations précieuses